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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 15:25

 

 

 

Un inconfort certain, comme un fleuve souterrain grandit, une petite voix, lancinante qui répète des phrases et des phrases, je tourne mécaniquement la cafetière. C'est ça, dit la petite voix, l'haptonomie permet de se responsabiliser face à ses actes, mais pas une responsabilité pesante, mais amoureuse de soi, du moins je travaille à y mettre de l'amour. Une responsabilité qui a à voir avec l'éthique, qui a à voir avec ce « savoir » à l'intérieur de moi. Cette chose, voix, ce « ça » qui sait si c'est bien ou pas ce que je fais et cela sans que la culpabilité surgisse si desfois « ce n'est pas bien » mais plutôt un inconfort, une grande gêne. Voilà ce sur quoi je travaille en ce moment, l'inconfort ressenti après un événement, une phrase, un mouvement. Une gêne, je clique sur mon ordinateur pour vérifier l'orthographe de gêne, et voici que je lis : « La question qu'on faisait subir aux accusés pour leur arracher des révélations. Menacés de la gêne, ils ont tout découvert. Corneille

Mettre à la gêne, donner la question ; et fig. soumettre à une vive peine, mettre dans un grand embarras. C'est en cette manière qu'il nous a appris qu'il fallait mettre à la gêne de tels imposteurs. [PascalLes provinciales] ».Voilà peut être le sens de cette gêne. Elle indique comme un signal lumineux ou une douleur, une émotion, elle m'indique quelque chose et cela avec assez d'insistance et une certaine violence parfois puisque je me sens envahie et essaye comme un premier réflexe de sauvegarde de m'en débarrasser le plus vite possible, ne plus y penser, ne plus y penser, faire, manger mais elle est là cette gêne, comme une aiguille sous le pied alors je me mets face à elle et essaye de comprendre et pour cela, j'ai appris depuis longtemps que pour comprendre on utilise la raison. Alors mécaniquement je raisonne et je ne comprend rien, l'inconfort augmente seulement puis une petite voix, une bouée de sauvetage, la présence offerte par l'haptonomie, un bagage d'expériences quotidiennes qui se forgent peu à peu (quelque chose qui se construit). A l'intérieur de moi je sens un fourmillement. Je pose une intention. Je me centre sur moi même. Je sens une texture, j'interroge mon estomac, navigue dans les tuyaux et je laisse là cet inconfort. Disons qu'il est présent mais je ne peux rien y faire. Alors je me mets dans mes gestes qui filent sur le comptoir de la cuisine, l'oignon et puis mon bras. Plus tard



La boîte de pandore







 

 

Autre temps, le vent fort et puissant porte la pluie, le changement. Au sortir de la dernière rencontre parent enfant qui a lieu le 26 novembre dans la pièce en haut j'étais dans tous mes états. Un bouillonnement d'idées, d'émotions, d'idées porteuses d'émotions, la visite de réponses et beaucoup d'autres interrogations sont nées. En revenant en voiture et les heures suivant la rencontre je ressentais un certain inconfort dû à l'explosion d'une bulle désagréable pour l'image parfaite de moi même, une bulle qui fait mal car elle a eu un effet domino très désagréable mais non moins utile et efficace dans le travail de sincérité et de construction ou peut être de découverte de moi à travers les outils de l'haptonomie et surtout la présence intérieure qu'elle m'aide à cultiver. Et voilà, après la réunion je me bataillais intérieurement avec le « prendre sur soi » qui pour moi a opéré comme mot clefs extrêmement désagréable. Car je découvre alors, horrifiée, que je passe une grande partie de mon temps à prendre sur moi afin d'éviter aux autres des désagréments d'ordre émotionnel, situationnels, des conflits, je justifie bien souvent des comportements avec lesquels je ne suis pas d'accord intérieurement mais que je comprends avec ma raison, utilisant l'empathie à tour de bras. Afin d'éviter le désaccord je m'adapte, comme un caméléon et ce faisant je nie le vrai moi et ce faisant je me blesse d'une certaine façon, mon cocher prend les rennes, ce faisant je crée de l'insécurité de la même manière que la volonté le fait quand elle est employée comme le bras armé de la raison (son exécutrice). Tout à coup, assise là avec ses femmes amies se déploie devant moi toute une série de situations diverses et importantes dans ma vie où j'ai pris sur moi. J'essaye d'abord de me justifier intérieurement mais l'édifice est creux et le château de cartes s'écroule laissant de moi une bien piètre image. Mais aujourd'hui je comprend l'importance de cultiver l'amour pour mon être intérieur en plein devenir et qui comme un enfant fait des « bétises », des essais, essaye et réessaye encore. Seulement il me faut abandonner la perfection. Voilà un lourd fardeau à me débarrasser.

Enfin bref, ce soir là, après la réunion une petite voix à l'intérieur de moi me dit, « Cécile la boîte de pandore s'est ouverte » me laissant désoeuvrée face à cette image pas très reluisante de moi même, enfin une image où je n'étais pas parfaite et en plus je n'étais pas parfaite aux yeux des autres. C'était comme si je ne pouvais plus nier ce que je voyais devant moi, ce prendre sur soi, ce comportement de protection vis à vis des autres, cette empathie trop extériorisée, et ce, pendant de nombreuses années. Et bien voilà un constat pas très agréable, comme un dévoilement, nécessaire et aujourd'hui je cultive cette petite graine mais désagréable. Je me souviens d'une image que m'ont expliqué un jour des amis hindouistes : il y avait un arbre et son reflet. Et ils me dirent que nous vivons dans le reflet. C'est ce que nous voyons et percevons de la réalité. Voilà Cécile, la boite de pandore s'est ouverte. Sur le moment et ne me souvenant pas exactement de la signification du mythe je me disais que c'était négatif ce qu'il y a avait à l'intérieur de la boîte mais c'était surtout ma « psychologie » qui s'évertuait à m'éviter tout désagrément (cet inconfort) et plasmant ce sentiment d'inconfort à tout ce qui pouvait être lié à cette découverte. Je m'aperçois qu'une partie psychologique de nous vise à enrober les faits en les changeant de manière à les rendre agréable pour nous, pour l'image que l'on a de nous même. Ce mode opératoire est malheureusement devenu un réflexe intérieur qui ainsi masque la réalité des faits. Ce faisant me rendant compte de ce processus permanent de déguisement de la réalité je me rends compte qu'au même moment ces petits arrangements insécurisent. Car en masquant naît une peur (une insécurité), comme l'ombre au fond d'une grotte. Quelque chose a fait sauter le couvercle. Je commence à écrire et je vais chercher un peu d'informations sur la boite de pandore. Tout s'éclaire. Ce que je trouve, vous en avez une image et les mots qui suivent :Dans la mythologie grecque, Pandore (en grec ancien Πανδώρα / Pandṓra, « tous les dons ») est la première femme. Elle est associée à la légende de la « boîte de Pandore » (en fait, une jarre). Elle est parfois appelée Anésidora, « celle qui fait sortir les présents des profondeurs », en fait « la Déesse de la terre qui préside à la fécondité ». Et c'est vraiment cela, un très beau cadeau, car inattendu, des profondeurs émergent le dévoilement, et ce n'est que le début. Une porte s'est ouverte, les échafaudages sont tombés, douloureusement mais voilà qui est nécessaire et je me rends compte qu'il y en a encore beaucoup d'autres! « La boîte de pandore contenait tous les maux de l'humanité, notamment la Viellesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la folie, le Vice, la tromperie, la Passion, ainsi que l’espérance. » Mais finalement l'espérance fut ôtée. C'est ainsi, chaque fois que je crois être arrivée en fait je me fourvoie c'est simplement que se sont des moments, des découvertes importantes dans le Travail de recherche.

 

Dans la philosophie païenne, Pandore est, à la fois, la source des maux, de la force, de la dignité et de la beauté, puisque l'être humain ne peut s'améliorer sans adversité.

 

 

Autre temps. Si je devais écrire ce que l'haptonomie, et vous, avez fait pour moi je dirais tout simplement que, regardant en arrière six mois auparavant, je suis maintenant flottant sur un radeau alors que je dérivais en pleine mer hurlant comme une enfant de deux ans sans comprendre ce qui se passait ! Je ne comprends pas vraiment plus mais surtout j'ai retrouvé un peu de confiance en apprenant à venir à l'intérieur de moi même et cet intérieur ne doit pas forcément être une forteresse armée de murs infranchissables. La boîte à outils de l'haptonomie, la voie de réflexion et sensation qu'elle m'offre sont incomparables, ne m'offrant pas des vérités toutes faites sur moi même ou sur des comportements mais offrant la découverte par des exercices physiques et spirituels, oserais je dire. Dans ce travail mon âme, cette partie plus subtile de moi même est convoquée comme actrice. J'avais tellement besoin de reconnaître cette voix, de lui donner une légitimité, de pouvoir croire en elle et ne plus penser que j'étais folle. D'une certaine façon vous m'avez sauvé car j'évoluais sur un fil dangereux ou bien souvent ma partie plus psychologique, bien pensante faisait taire cet être intérieur qui a tant à m'apprendre. Et toute seule, chez moi je vous appelle la shaman blanche car pour moi l'haptonomie mais surtout l'approche très sensible et le parcours qui a été le votre font que vous rendez disponible à la compréhension européenne un savoir, un travail de recherche que j'ai effleuré en Amazonie. En tout cas ce travail a cette résonance particulière pour moi. Aujourd'hui encore il m'arrive de rougir, de le sentir mais de passer outre. Pour l'instant je veux explorer seule ce chemin mais ce n'est qu'un petit bout de chemin et il m'en reste tant à parcourir. Cela avance tellement plus vite avec le travail d'haptonomie que vous proposez. Je réfléchis à ce qui se passe lors des séances de groupe qui pour moi sont assez éprouvantes. J'ai beaucoup apprécié le fait de poser une intention en début de séance, la douceur ou de la délicatesse. Elle a fonctionné pour moi comme un vêtement doux et réchauffant et me maintenait en certains moments à flot. Ces séances groupées permettent d'aborder des thèmes transversalement à travers la maman et l'enfant et de se décentrer par rapport à son propre cas. C'est un travail vraiment très enrichissant et je serais ravie de participer encore à ces rencontres en explorant certains concepts ou lieux comme vous nous les faites explorer. J'ai sur mon petit bout de papier sur lequel j'ai noté ce jour là des mots que je relis souvent et qui ainsi travaille à l'intérieur de moi, ces bulles, « remettre l'enfant face à ses responsabilités », « ouvrir un champs de responsabilité », tout cela est pour moi très intéressant dans mon travail de maman d'autant que j'ai arrêté de lire des livres de pédagogie afin de laisser un peu plus de place à la créativité ainsi les apports conceptuels, les idées apportées sont intéressantes.

Je pense à Nadine et au travail proposé par rapport aux disputes de mes enfants et cette proposition d'ouvrir un champs de responsabilité. Disons que d'avoir un outil en tête m'aide mais je me perds souvent dans l'observation de leur lutte me laissant au dépourvu. Je suis bien obligée de les séparer physiquement pour qu'ils ne se fassent pas mal. Je continue mon exploration. Aujourd'hui ça va, demain on verra. Le travail sur la patience est aussi très intéressant. Je n'avais jamais pensé auparavant que la patience pu être un « prendre sur soi » car elle était pour moi une qualité nécessaire au travail de maman car les enfants dans leurs jeux et leur vie de tous les jours explorent des lieux qui opèrent ou dépassent nos limites, mettent à l'épreuve nos modes de vie quotidiens (je ne citerais que le sommeil, l'heure du réveil matinal pour un de mes enfants alors que je suis une marmotte...). J'arrive à affronter tous ces changements par l'amour pour mes petits bonhommes mais aussi la compréhension de besoins qu'ils ne peuvent satisfaire, enfin il y a des processus à l’œuvre dans leur croissance qui les dépasse, les peurs. Bon je réfléchis et il me vient l'idée du discernement, le juste milieu, penser à aider l'enfant dans sa conquête de l'autonomie. Et ce dernier concept fonctionne alors comme une balise, une idée force, première ;

Je m'arrête là mais je pourrais continuer. 

 

 

 

 

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  • : L'haptonomie : un art de vivre
  • : L'haptonomie : un véritable art de vivre.La perception, l'éveil des facultés de contact qu'elle dévoile rendent possible un mieux vivre avec soi, les autres et le monde. Son approche ne se limite pas au temps d'attente et d'accueil d'un enfant.
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Ghislaine Henry-Mourant

  • ghislainehenrymourant
  • Accompagnante en haptonomie. Formatrice auprès des parents. Certifiée en haptonomie pré et post natale et en haptosynésie par l'Institut Scientifique d'Haptonomie (Pays-Bas) Sage-femme de 1981 à 2008

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